Lors du Forum des affaires entre la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (Unece) et l’Union africaine (UA) qui s’est tenu en Égypte, les partenaires ont évoqué la nécessité d’une technologie de pointe pour le renforcement de la durabilité dans les chaînes de valeur de la mode et de l’habillement sur les deux continents.
Au moment où l’Afrique génère 5,8 % de la production mondiale de coton et emploie plus de 450 000 personnes dans cette industrie, la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (Unece) et l’Union africaine (UA) tentent de renforcer leurs liens en la matière. Le 7e forum des affaires entre les deux partenaires a été l’occasion pour 15 000 experts, membres de gouvernements, d’organisations internationales et professionnelles venus en Égypte, de débattre de la nécessité de renforcer la durabilité de l’industrie de la mode et de l’habillement.
Les échanges ont permis de constater que l’industrie de l’habillement et de la chaussure en Afrique subsaharienne pèse 31 milliards de dollars et devrait croître de 5 % jusqu’en 2024. Mais avant cette échéance, les deux parties se sont accordées sur l’implémentation de la « blockchain », une stratégie pour asseoir la collaboration commerciale entre l’Europe et l’Afrique en matière d’approvisionnement en matières premières et d’exportation des créations africaines.
« La blockchain est un mécanisme crucial pour permettre la visibilité et collecter des informations fiables tout au long de la chaîne d’approvisionnement, des producteurs de coton aux consommateurs. Cependant, nous avons besoin d’une approche standard pour mettre en œuvre la technologie et la rendre accessible à tous, en particulier parce que la traçabilité est un facteur clé de succès pour des modèles d’affaires et de consommation plus responsables », explique Elisabeth Tuerk, directrice de la coopération économique et commerciale à l’Unece.
La coopération nord-sud au service de la durabilité du « made in Africa »
« Au lieu d’actions individuelles, nous avons besoin d’une collaboration accrue entre le Nord et le Sud, en particulier par le biais de partenariats public-privé (PPP), pour éviter les barrières commerciales à l’avenir et promouvoir des modèles commerciaux durables », indique l’Unece basée à Genève en Suisse.
Le Forum des affaires entre la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (Unece) et l’Union africaine (UA) ont également signé une déclaration commune Europe-Afrique des entreprises, visant à influencer l’élaboration des politiques et les activités commerciales, et à concilier des actions concrètes pour une industrie durable de la mode et du textile. Cette déclaration comprend entre autres le respect des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) face aux défis des exportations africaines pouvant en entraîner des coûts liés à la nécessité de renforcer les ressources humaines, les capacités de gestion et les compétences technologiques.
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À terme, il s’agira d’accélérer le développement du textile vert et de la mode éthique en Afrique et en Europe pour soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) dans la transition verte globale vers des chaînes de valeur et d’approvisionnement durables.
Benoit-Ivan Wansi